Le grand tort de certains éducateurs est de prôner la modestie en réservant à la timidité les trésors de leur indulgence.
“Cette fausse vertu, dit Yoritomo Tashi, le grand philosophe japonais, même si elle est accompagnée de qualités sérieuses, deviendra toujours un obstacle à la marche vers le Mieux, qui doit être notre but à tous.
“La défiance de nous-mêmes, source de la timidité, découle toujours d’un doute en nos propres forces et ne peut que nous diminuer en nous empêchant de donner à nos pensées et à leur réalisation l’essor qui les ennoblit.”
Quelles sont les causes de la timidité
Il y a 1000 forces de timidité, les unes naturelles, en quelque sorte physiques ; d’autres, et ce sont les plus fréquentes, qui naissent d’un état moral que notre faiblesse ne sait pas combattre.
“La timidité, dit le vieux Nippon, prend généralement ses sources dans maints sentiments qui sont rarement élevés :
“La perte ou la défaillance de la volonté sont les causes les plus fréquentes des accès de timidité.
“L’amour-propre excessif en est une autre.
“La crainte de déplaire ou de ne pas briller suffisamment.
“Le sentiment d’une gaucherie qui s’accroît sous les regards des étrangers.
“Le manque d’énergie qui ne permet pas l’effort nécessaire à la concentration, si bien que les pensées arrivent en désordre, sans pouvoir se ranger à l’appel de la volonté.
“La paresse de s’exercer à faire éclore l’idée lente à naître et qu’on a conscience de ne pouvoir formuler que trop tard.
“La difficulté d’examen qui fait qu’on demeure hésitant sur la nature de ses désirs.
“Et par-dessus tout la certitude – une certitude dont on devient l’esclave – que les mots trop lentement assemblés ne viendront qu’imparfaitement commenter une pensée qu’on n’a pas su rendre nette.