Tolérance et respect : un choix difficile !
Quand on parle de tolérance et de respect, généralement, on pense que c’est la même chose. Mais, en fait, il existe une différence entre les deux.
En effet, « tolérer », c’est supporter ce que fait l’autre. C’est accepter ce qu’est l’autre même si au fond de nous-même, on n’est pas du tout d’accord avec la façon dont il se comporte.
D’un autre côté, « respecter », c’est avoir une déférence pour quelqu’un ou quelque chose. C’est avoir de la considération, des égards pour cette personne ou cette chose.
Comme vous pouvez le constater, il existe bien une différence entre tolérer et respecter.
C’est d’ailleurs ce qu’avait parfaitement compris Goethe, quand il disait : « La tolérance ne devrait être qu’un état transitoire. Elle doit mener au respect. Tolérer c’est offenser ».
Ce dernier point est extrêmement important. Cela montre bien que tolérer n’est pas respecter. Toutefois, la tolérance, c’est déjà pas si mal. Mais ce n’est qu’une simple étape, qui doit mener au respect pur et simple des personnes et des choses.
Prenons un exemple concret :
Vous tolérez le mari de votre sœur mais vous n’avez pas d’égards, de considération pour lui. Là, vous voyez bien que tolérer n’est pas respecter. C’est même très éloigné et je trouve que dans ce cas précis, c’est plutôt péjoratif, dévalorisant pour le beau-frère. C’est comme si vous disiez, j’accepte ta présence mais je ne te prête aucune attention.
Bien entendu, tolérer c’est déjà un acte positif, c’est toujours mieux que de rejeter. Au moins, la personne qui est tolérée n’a pas le sentiment d’être totalement incomprise. Evidemment, l’étape suivante est de faire accepter sa façon de faire ou de vivre. Bien souvent, c’est un travail de longue haleine qui n’aboutit pas forcément au respect, qui est l’étape ultime de l’acceptation de ce que l’on est au plus profond de nous-même.
En outre, n’oubliez pas que la tolérance ou, mieux encore, le respect, marchent dans les deux sens. Si vous voulez que l’on vous respecte, il faut que vous respectiez aussi les autres. Et, là, c’est très difficile dans la mesure où, dans la majorité des cas, vous estimez avoir raison, vous pensez que votre façon de vous comporter est irréprochable alors que d’autres pensent que c’est leur façon de faire qui est la meilleure.
D’ailleurs, parfois votre quête irrésistible du respect sera vaine, voire impossible. Il se peut que votre manière de vous comporter aille à l’encontre de la « bonne pensée » dominante dans la société. C’est le cas, par exemple, des homosexuels. Ces derniers sont de plus en plus tolérés dans la société. Les sondages, les propos des gens le montrent de plus en plus. Mais sont-ils, pour autant, respectés. Les gens respectent-ils réellement leur façon de vivre ? Quand on regarde le nombre des attaques homophobes, les propos des familles de parents d’homosexuels qui disent souvent : « chez les autres, cela ne me dérange pas, mais pas chez moi ! », croyez-vous qu’il s’agisse là de respect ? Je cite l’exemple des homosexuels car c’est le plus parlant de nos jours.
C’est d’ailleurs pour cette raison précise que je pense qu’il faudrait peut-être, dans des cas très précis, rejeter les mots tolérance et respect et les remplacer par le terme « indifférence », dans le sens de désintéressement, détachement. Peut-être que les gens vivraient mieux entre eux…