Le manque de sommeil peut contribuer à l'obésité selon des chercheurs Une bonne nuit de sommeil pourrait être aussi importante pour les gens qui souhaitent maigrir qu'un régime alimentaire et de l'exercice, suggèrent des travaux présentés à une conférence sur l'obésité à Vancouver dans l'ouest du Canada.
Ces travaux établissent un lien entre le manque de sommeil et la prise de poids, ainsi qu'avec un risque accru de souffrir de maladies dangereuses comme le diabète ou l'hypertension.
Cela pourrait conduire à prescrire des périodes de sommeil plus longues dans les traitements de l'obésité et du diabète, ont estimé des chercheurs, lors de la réunion annuelle de l'Association nord-américaine pour l'étude de l'obésité (NAASO).
Plusieurs études montrent que les modifications chimiques provoquées dans l'organisme par le manque de sommeil provoquent une prise de poids et que des perturbations du rythme normal de sommeil peuvent dérégler la capacité du corps à contrôler l'appétit.
Dans les sociétés modernes, les gens dorment en moyenne deux heures de moins qu'il y a quarante ans, a déclaré le Dr. Esra Tasali de l'université de Chicago.
Afin d'étudier s'il existe un lien entre la montée de l'obésité dans les pays industrialisés et le manque de sommeil, des chercheurs de Chicago ont étudié les changements dans le métabolisme de jeunes adultes en bonne santé.
Ceux-ci ont été divisés en trois groupes: l'un étant limité à quatre heures de sommeil par nuit, le second dormant 8 heures et le troisième 12 heures.
Les membres du groupe privé de sommeil ont rapidement manifesté le besoin d'absorber des nourritures riches en calories et sucrées, tandis que leur métabolisme commençait à ressembler à celui de personnes souffrant du diabète, a indiqué le Dr Tasali, notant que la tolérance au glucose s'était accrue après une semaine de nuits limitées à quatre heures de sommeil.
Une autre étude montre que le manque de sommeil peut contribuer à des maladies dangereuses. Les Dr. James Gangwisch et Steven Heymsfield de New York ont analysé une étude statistique officielle américaine et conclu que le manque de sommeil accroissait de façon significative les risques de souffrir d'hypertension, de diabète ou de maladies cardiaques.
D'autres chercheurs, qui ont étudié les rapports entre sommeil et obésité chez 323 hommes et 417 femmes dans la province de Québec, ont conclu que les personnes qui dormaient le moins avaient davantage de tissus adipeux.
L'étude portant notamment sur les niveaux de leptine, une hormone qui régule le comportement alimentaire, montre que les personnes dormant entre 7 et 8 heures par nuit étaient en meilleure santé que celles ayant des nuits nettement plus courtes ou plus longues.
Nos travaux suggèrent que la durée optimale de sommeil est de 7,7 heures par nuit, a dit le Dr. Jean-Philippe Chaput de Sainte-Foy près de Québec.
Même si des recherches supplémentaires sont encore nécessaires, il est possible que dans un avenir proche, le sommeil devienne un élément important du traitement de l'obésité à côté des régimes alimentaires et de l'exercice, a-t-il ajouté.
Quelque 900 communications scientifiques ont été présentées pendant les cinq jours de la conférence sur l'obésité qui s'est achevée mercredi soir et à laquelle ont participé 2.000 chercheurs, médecins et spécialistes de la santé.