Ole Bull, le violoniste norvégien du siècle dernier, avait étudié
avec de bons professeurs, mais pas d'excellents professeurs.
Il était si doué qu'il décrocha, à 25 ans, une tournée européenne.
Arrivé à Milan, un critique écrivit, après avoir assisté à son
concert :
"C'est un musicien qui manque encore de formation. Certes, c'est
un diamant, mais pour l'instant il n'est ni taillé ni poli."
Lisant cette critique, il accusa le coup.
Puis il se leva, se rendit au siège du journal, et demanda à
parler au journaliste. C'était un musicologue de 70 ans, qui
savait de quoi il parlait.
Ole Bull écouta dans le détail tout ce que cet homme avait à
dire sur son jeu, sur ses erreurs, sur ce qu'il pouvait encore
améliorer.
Le lendemain, il annula le reste de sa tournée, retourna chez
lui, changea de professeurs, et travailla son jeu pendant 6 mois.
Il reprit ensuite les concerts et connut un succès sans
précédent, toute sa vie.
Nous pouvons prendre les critiques - si elles sont fondées -
comme des atteintes à notre image, ou comme des incitations à
changer, à progresser, à persévérer jusqu'à réussir.